Les maracas sont des instruments de percussion de la famille des idiophones, crés par les Indiens d'Amérique (centrale) Taïno ou Arawak. Ils sont aujourd'hui très répandus dans la musique latine et antillaise (chacha).
Maraca signifie musique (ou faire de la musique) en langue tupi, on retrouve maraca comme racine du mot maracatu, un rituel brésilien. Ils sont aussi vendus comme souvenir dans des pays d'Amérique latine et utilisés pour la décoration.
L'existence conjointe des maracas en Amériques et en Afrique n'indique pas forcément que l'instrument ait été importé durant la période coloniasection depuis les régions d'Afrique soumises à l'esclavage jusqu'au « nouveau continent ».
En effet, de nombreux récits d'explorateurs et missionnaires confirment la présence antécoloniale de la maraca sur ce continent, et décrivent des scènes de vie faisant appel à cet instrument.
D'après le Père José Gumilla, le mot maraca serait d'origine aruaco, qui est l'amérindien vivant sur les rives des fleuves Magdalena, Orinoco, et Amazonas, et a écrit: « les aruacos sont des indiens intelligents et ils ont inventé la maraka ».
Les fleuves Orinoco, Magdalena, et Amazonas se situant respectivement dans les actuels Colombie, Vénézuéla et Brésil, sont des zones où les maracas ont connu un fort développement technique et rythmique.
D'autres régions des Caraïbes comme les îles des Antilles ont aussi donné à la maraca un rôle important, puis par la suite une technique spécique.
Les indiens Tainos formaient le peuple vivant dans les Antilles avant l'arrivée de Christophe Colomb en 1492 en Haïti, puis dans la région de Baracoa, à l'est de Cuba.
Durant leurs cérémonies festives – appelée areíto – ils utilisaient des instruments tels que le mayohuacán, un idiophone frappé composé de deux lames de bois sculptées dans un tronc évidé.
Lors des areítos cet instrument était accompagné de maracas jouées individuellement ainsi que d'autres objets sonores tels que des sonnailles portées comme collier, bracelets et chevillières et employées lors de danses rituelles.
Malheureusement, la destruction de cette culture a seulement permis aux deux instruments précédemment évoqués de perdurer jusqu'à nos jours.
Ces informations ont été décrites par les propres conquistadors espagnols présents à Cuba dans divers documents sous le nom de Crónicas de Indias, ne faisant état d'aucune description de membranophone dans la musique indocubaine.
En Afrique noire comme en Amériques, la première maraca jouée n'a pas été fabriquée par l'Homme : en effet il s'agit simplement d'un calebasse séchée dont les graines se sont détachées de la chair disparue lors du séchage pour se retrouver piégées à l'intérieur, le manche étant assuré naturellement par l'allongement du fruit du côté du pédoncule.
Une fois secouée, cette maraca n'émet pas un son très puissant, du fait du résidu de chair séchée plaqué contre la paroi intérieure et par conséquent amortissant la percussion des graines.
Curt Sachs, le co-auteur du système de classification des instruments de musique, affirme que dans les endroits où la présence de calebasses se fait rare, des objets similaires ont été fabriqués à partir d'osier, d'argile, de bois ou de métal.
En Afrique noire, par exemple en République Démocratique du Congo, on trouve des calebasses qui cette fois-ci sont évidées puis de nouveau remplies de grains par un trou pratiqué à la base et refermé par un bouchon de résine.
La maraca ainsi formée est alors souvent ornée de petits trous décoratifs, ou bien gravée. Ces petits trous cependant peuvent ne pas avoir qu'une fonction esthétique mais également pratique, à savoir que la calebasse peut être traversée, par l'intermédiaire de ces trous, par des tiges permettant lors du secouement une diffusion plus efficace des grains à l'intérieur de la cavité.
Cette technique se retrouve également en Amériques. La technique de la vannerie, peut également être utilisée pour fabriquer la cavité à la place de la calebasse. De l'autre côté de l'océan sera utilisé le fruit du calebassier pour former la cavité, dont un coui évidé de ses graines est traversé par un axe formant le manche, ce dernier pouvant éventuellement être fixé directement au bas du même fruit.
D'après l'ethnomusicologue argentin Carlos Vega, certains indiens comme les chaquenses d'Argentine préféraient utiliser la calebasse du genre cucurbita lageneria, cette plante se retrouvant effectivement sur toute la planète.
On trouve également de deux à quatre morceaux de cuir bovin cousus entre eux en adoptant une forme oblongue, dont l'extrémité non-fermée se termine par un manche en bois encastré dans celle-ci et rigidement fixé, quelques fois à l'aide de clous.
La mondialisation des musiques a amené un grand nombre d'industriel à produire des maracas en matière plastique.
L'industrialisation a également construit des maracas en bois ou en cuir, comme l'ont fait de grandes marques de percussions reproduisant ainsi l'artisanat local.
Les éléments intérieurs – appelés capachos à Cuba – sont souvent des graines tropicales d'une herbacée comme celles de canna indica ou canna edulis, très dures et de densité supérieure à l'unité (c'est à dire qui coulent dans l'eau), ou bien encore abrus precatorius, hautement toxique et pouvant être mortelle à partir d'une demi-graine si celle-ci est consommée broyée.
De petits cailloux sont utilisés quelquefois en substitution des graines.
La fonction principale originelle des maracas, est de l'ordre du rituel religieux invoquant divinités ou esprits, dans la plupart des régions où elles ont été recensées.
Un caractère magique était particulièrement attribué à la maraca, qui se jouait essentiellement seule et non pas par paire comme c'est souvent le cas aujourd'hui. De plus, la plante étant un symbole fort pour chaque culture, son utilisation dans la fabrication d'instruments de musique rituels pour appeler les croyances, combinée à des breuvages rituels issus également de plantes, devait renforcer le sens de communion et de cohérence avec la Nature.
Ce paragraphe est au passé car il est vrai que la fonction artistique a pris le dessus sur la fonction théologique de cet instrument – comme beaucoup d'autres d'ailleurs – mais un grand nombre de sociétés ou communautés vivent toujours ainsi aujourd'hui.
En général, on tient une ou deux maracas dans chaque main. En les secouant de manière rythmique, chacune produit un son d'une hauteur différente. La taille et, par conséquent, le jeu des maracas, varie selon les régions ou pays dans lesquels on trouve ces instruments.
Par exemple, au Vénézuela, ils sont petits alors qu'en Colombie, ils sont grands; et on les trouve d'une taille intermédiaire à Cuba.